Les employeurs ont l’obligation d’identifier et de classer les zones des lieux de travail où peuvent se former des « atmosphères explosives ». C’est la réglementation Atex (pour ATmosphère EXplosive), définie par la directive 1999/92/CE du 16 décembre 1999 et transposée dans le droit français.
La norme NF EN 60079-10-1, qui propose une méthode d’analyse pour le classement des zones Atex, a été mise à jour depuis 2016. La version précédente de la norme (2009) sera définitivement annulée en octobre 2018. Le classement d’une zone Atex, en niveau 0, 1 ou 2 repose sur l’analyse de la source de dégagement de gaz ou de vapeurs inflammables et sur l’analyse de la ventilation de l’emplacement où se produit le dégagement
La nouvelle version 2016 de la norme NF EN 60079-10-1 a fait évoluer la méthode de calcul du degré de ventilation.
L’ancienne version 2009 de la norme se basait sur le calcul d’un « volume théorique inflammable » appelé Vz. Désormais, la capacité de la ventilation à diluer le dégagement de matières inflammables (sous la LIE – Limite Inférieure d’Explosivité) est évaluée en fonction de la vitesse de ventilation au niveau du dégagement et des caractéristiques du dégagement.
L’ancien indicateur, qui analysait la ventilation de façon macroscopique, à l’échelle d’un local, pouvait être extrêmement pénalisant. Avec la nouvelle version de la norme, l’entreprise peut s’attendre à réduire son niveau de zone Atex, ou bien l’étendue de la zone concernée. C’est notamment le cas pour les installations avec de faibles dégagements de gaz, comme les chaufferies. Cette approche permet également d’optimiser le classement de zone des installations disposant d’un système de ventilation efficace. Cela concerne donc tous les industriels.
Les entreprises disposant déjà d’un zonage Atex selon l’ancienne norme ont intérêt à réviser leur classement de zone selon la nouvelle version de la norme dans certains cas.
En effet, la réglementation oblige les entreprises à s’équiper de matériels certifiés Atex, selon la directive 2014/34/UE du 26 février 2014, dans les emplacements où une atmosphère explosive est susceptible de se présenter. La révision du zonage selon la nouvelle version de la norme peut donc se justifier pour les entreprises qui estiment que le classement de zone de leurs installations n’est pas optimisé, ou pour celles qui ont beaucoup d’équipements non conformes. Une modification des installations ou des procédés est aussi l’occasion de mettre à jour son zonage en bénéficiant de cette nouvelle norme. Un matériel certifié Atex coûte 2 à 10 fois plus cher qu’un matériel standard. Il est donc pertinent d’optimiser son classement de zone.
L’audit optimisé des équipements en zone Atex
Une fois les zones Atex identifiées, l’entreprise doit auditer les équipements qui s’y trouvent. Le but : s’assurer qu’ils sont bien en adéquation avec la zone Atex dans laquelle ils sont installés et que leur mode de protection n’est pas altéré. Les entreprises sont censées réaliser ces audits périodiquement, car le matériel vieillit et peut se détériorer suite à des opérations de maintenance ou à un défaut d’entretien. Mais, dans certains gros sites industriels comme des usines chimiques, des raffineries ou dépôts pétroliers, qui comptent des milliers d’équipements, l’étendue de ces audits peut être lourde à gérer.
La vérification basée sur les risques (Risk-Based Verification).
Avec cette approche, la totalité des équipements n’est pas vérifiée de manière approfondie. L’auditeur adapte la vérification (niveau de détail de l’audit, nombre et représentativité des équipements inspectés) en fonction du niveau de risque : niveau de zone Atex, fréquentation de la zone par le personnel, criticité de l’installation ou du matériel… Les conclusions de ces audits sont alors extrapolées aux équipements non audités. En fin de compte, le niveau de sécurité est équivalent à un audit classique.