Le référentiel britannique OHSAS 18001 pour le management SST (Sécurité & Santé au Travail) sera remplacé par la norme ISO 45001, probablement en début d’année 2018.
Tous les organismes certifiés OHSAS 18001 devront ensuite migrer vers ISO 45001 dans un délai de 3 ans à compter du jour de la publication d’ISO 45001. Pour ceux qui sont déjà certifiés selon OHSAS 18001, un des changements lors de cette transition sera la mise en place de la HLS « High Level Structure » ou « structure de haut niveau » organisée en 10 chapitres. La HLS simplifie l’intégration du système de management SST dans le système de management global QSSE (Qualité Sécurité Santé & Environnement). Cette future transition d’OHSAS 18001 vers ISO 45001 sera vécue par les plus pragmatiques comme un déménagement d’un appartement de 4 pièces vers une plus grande maison de 10 pièces. S’il y a plus de pièces, c’est qu’il y a de nouveaux meubles à y mettre. CQFD.
Pour rappel, OHSAS 18001 (Occupational Health and Safety Assessment Series) est organisé en seulement 4 chapitres (copié/collé de la structure l’ancienne norme environnement ISO 14001). Ce référentiel britannique a le statut de « spécification » et non de «norme » car il n’a pas été élaboré dans les instances officielles internationales de normalisation.
Comme le font les versions 2015 d’ISO 9001 et d’ISO 14001 ainsi que le MASE version 2014, ISO 45001 va elle aussi exiger une plus grande implication du Leadership et des pilotes de processus. Le système ne peut plus rester porté par les seuls Responsables Qualité & HSE.
Une plus grande implication cohérente de la part de la direction dans le management SST est désormais exigée. De nombreuses directions le faisaient déjà dans les systèmes mâtures. Mais lors des audits, on se rendait compte que le système est essentiellement porté par Madame ou Monsieur Qualité ! C’est l’héritage du siècle dernier – première version ISO 9001:1987 – qui a formaté les gestionnaires documentaires en Mollah-adjudants-chefs tout puissants avant qu’ils ne fussent terrassés par l’arrivée des réseaux informatiques (ERP, SAP, Workflow, TAI…).
Le Top Management qui doit définir/décliner sa stratégie à moyen-long terme (3 – 5 ans), ses politiques SSE à court terme (1 – 2 ans) et des objectifs en matière ainsi que la surveillance de l’efficacité du système.
Autre nouveauté qui retarde la sortie de l’ISO 45001 – à cause du dumping social – c’est la notion de « workers » qui n’est pas vue de la même façon selon les différents les Etats-Nations du Monde. ISO 45001 exige que du Top Management de consulter les « workers ».
Certes l’ubérisation de l’économie progresse, mais les risques SST encourus par les nouveaux Uber (à Lyon on dirait les anciens Canuts 😉 ne sont pas être externalisés. les conditions des sous-traitants travaillant sur site pour l’organisme et celles établies au sein des organismes des fournisseurs externes devront être prises en compte.
Le MASE version 2014 a une avance certaine sur OHSAS 18001 dans la maîtrise des sous-traitants. C’est ce qui explique son succès auprès des acheteurs des grands donneurs d’ordre (EDF, entre autres) et c’est ce qui explique aussi pourquoi certains organismes déjà certifiés OHSAS 18001 ont du mal à se faire certifier MASE version 2014.
Les familiers de l’OHSAS 18001 connaissent déjà la notion de «risque» dans le domaine SST. Avec ISO 45001, ils vont aussi devoir chercher des «opportunités» à saisir.
Nous leur conseillons de consulter leurs collègues ayant déjà mis en place les ISO 9001 et ISO 14001 version 2015 parce qu’ils ont déjà pris le pli et sont en permanence à l’affut pour rechercher, lister et saisir les opportunités.
ISO 45001 exigera des organismes de tenir compte des PIP (parties intéressées pertinentes) et du contexte dans lequel il opère, y compris les exigences légales qui en découlent.
ISO 45001, met l’accent sur les «workers» en tant que PIP ayant des besoins particuliers. ISO 45001 exige que les « workers » soient consultés et qu’ils participent aux éléments clés du système de management de la santé et de la sécurité. ISO 45001, met particulièrement l’accent sur la protection des « travailleurs » contre les dommages et les mauvaises conditions de santé, mais aussi contre les représailles dans le cas où ils tenteraient d’améliorer leurs conditions de santé et de sécurité.
Nota Bene : L’auteur de ces lignes s’adressant à un public francophone, a pris le soin de ne pas traduire le mot « worker » en français…