Longtemps l’Europe occidentale s’est opposée à une norme ISO traitant de la Sécurité & de la Santé au Travail (SST). France, Allemagne, Autriche et Espagne ont voté « contre » ISO 45001 en novembre 2017. En revanche, les pays du Sud, eux, ont voté « pour » car ils espèrent que cette norme va tirer les standards SST des pays émergeants vers le haut. Le comité membre français a regretté que cette norme reste trop complexe à mettre en œuvre, en particulier pour les TPE-PME. Il a maintenu sa désapprobation en émettant des objections assorties de plus de 200 commentaires techniques.
La valeur de la certification d’un système de management (SST) est loin d’être homogène au niveau international. Ceux qui travaillent hors de France dans un contexte multinational le savent. La France s’est opposée à la norme ISO 45001 et l’OIT – organisation internationale du travail – s’est retirée de l’ISO en fin d’année 2017.
« De la fenêtre de ton hôtel confortablement installé dans ta chambre payée un prix exorbitant par l’organisme audité, tu contemples ce chantier affligeant. Les ouvriers ont l’air de vivre sur place. Le promoteur débarque au volant de son gros 4×4 noir et tous les ouvriers ont l’air de le respecter. Ou de le craindre. Vu de ta fenêtre, tu n’arrives pas à faire la différence. Le type se fait appeler « Le pèlerin ». Naïvement, tu penses qu’il y a dans cette appellation un minimum de notion morale, de miséricorde et autres idées de générosité et de bonté. Mais, visiblement, la morale est à définition variable selon chaque référentiel. En tout cas, le « Pèlerin » n’a visiblement aucun mal avec l’idée de vendre le moindre mètre carré au moins dix fois le Smig, en sachant qu’il fait bosser des gars sans assurance et sans un minimum d’hygiène. Au vu de sa bonhommie, tu te dis qu’il dort la conscience tranquille. Un des ouvriers passe une couche d’enduit, debout sur une fine planche en bois. A le regarder, tu as le vertige. Il risque sa vie ainsi suspendu dans le vide et sans la poésie du funambule ».